une seconde fois, elle s’était installée dans ses nouveaux domaines de Pologne.
Pendant quinze ans, je n’entendis plus parler d’elle. Au commencement de l’hiver dernier, j’étais à une matinée chez la princesse Kozielskaïa et m’apprêtais à partir, quand on annonça la comtesse Zavolskaïa. « C’est une vieille amie de Moscou, expliquait la maîtresse de maison ; nous sortions ensemble. Dieu ! quelle a été belle ! Maintenant, elle mène ses filles dans le monde. » On vit entrer une dame en robe noire, au visage jaune, aux yeux éteints, sans aucune trace de beauté ; deux jeunes filles l’accompagnaient, très élégamment vêtues. « Chère Hélène, quel bonheur de vous voir ! » prononçait emphatiquement la princesse en roulant son gros corps à la rencontre des visiteuses. Au son de la voix de la dame en noir, je tressaillis : c’était la voix d’Hélène Pavlovna. La princesse la présenta à ses hôtes. Arrivée devant moi, Hélène Pavlovna me toisa d’un regard rapide, et, sans me tendre la main, s’adressant à la princesse, elle dit : « Nous nous connaissons de longue date, Monsieur était très lié avec mon premier mari. »
Depuis, j’ai souvent rencontré dans le