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— Je suis persuadé que vous n’avez pas voulu offenser Maria Pétrovna ; mais néanmoins pourquoi ne lui présenteriez-vous des excuses ?

— Mais, si vous voulez, je suis prêt à en faire cent mille.

Aussitôt je me suis rendu avec le coupable chez Maria Pétrovna ; il s’excusa respectueusement et reçut son pardon ; mais de ce jour il cessa ses visites. Cette fois, il l’avait tout à fait comprise.

Aujourd’hui, Maria Pétrovna est venue me voir tout de noir vêtue et avec un visage d’enterrement. À ma vue, elle s’égaya.

— Mais, Paul, je ne vous trouve pas si mal que me l’a dit Féodor Féodorovitch.

Le docteur lui lança un regard très expressif, mais qui fut vain ; elle ne le vit pas ; seul je le remarquai.

— C’est vrai, Paul est un peu abattu ; mais regardez : il a des couleurs et, dans tous les cas, Féodor Féodorovitch, il me semble qu’il ne faut pas le traiter par des moyens violents ; on pourrait lui donner pulsatilla ou mercurius solubilis, qu’en pensez-vous ?

— Maria Pétrovna, vous savez ce que je pense de l’homéopathie, répondit très sèchement le docteur.