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LE
JOURNAL DE PAVLIK DOLSKY

6 novembre.

Hier, j’ai ressenti quelque chose d’étrange. Voilà déjà huit jours que je suis souffrant. Sans doute, ce n’est rien de sérieux ; mais enfin je ne me sens pas bien : j’ai mal à la tête, je tousse, la nuit je ne dors pas, et dans la journée, je suis excessivement faible. Je me suis donc décidé à faire appeler ce médecin que je rencontre souvent chez Maria Pétrovna. Il a fait ce que font en pareil cas tous les médecins : il m’a ausculté, a pris ma température, et s’est préoccupé de la langue et du pouls ; puis, trouvant tout en bon état, il s’est assis, pensif, devant le bureau. Avant de faire l’ordonnance, il se leva et de nouveau approcha son oreille de mon cœur, puis hocha la tête d’un air peu satisfait. Je l’interrogeai :

— Voyez-vous…, commença-t-il, en hésitant et en cherchant ses mots, votre cœur est