mariage est une loterie : ainsi quels bons fiancés étaient mes quatre gendres ! pourtant je ne puis m’entendre avec eux. Peut-être m’entendrai-je avec celui-ci, qui est le pire.
Bien que le carême soit déjà commencé, je ne me sens pas la force d’ajourner l’annonce d’une si bonne nouvelle : aussi je vous prie instamment de venir chez moi avec le comte, mardi, à sept heures, pour le dîner de carême. Nous boirons à la santé des fiancés, — le Champagne n’est pas gras. Au dîner, vous verrez comme Piotre Ivanovitch sera charmant et aimable. Ce mystère vous étonnera sans doute : l’explication ? c’est que je lui ai promis de payer toutes ses dettes (pour la troisième fois), aussitôt que Nadenka serait fiancée.
Donc, au revoir, chère comtesse.
Votre bien dévouée,
P.-S. — Votre amie Maria Ivanovna sera peut-être mécontente de ce mariage ; mais qu’y faire ? on ne peut contenter tout le monde.