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tion ; il vit que les animaux étoient bien pourvus de tout ce qui pouvoit servir à leurs besoins, que l’homme seul étoit nu, sans défense et sans armes : cependant le jour fatal où il falloit que l’homme aussi sortit de la terre, approchoit ; ne sachant comment faire pour le mettre en état de se défendre, il déroba à Minerve et à Vulcain la science des arts avec le feu, sans lequel cette science auroît été inutile, et les donna aux hommes, qui se trouvèrent ainsi pourvus des sciences et des arts si nécessaires à la vie ; mais ils n’eurent point la science politique. Jupiter qui en étoit en possession, la tenoit enfermée dans sa citadelle, où il n’étoit plus permis à Prométhée d’entrer, et qui d’ailleurs étoit gardée avec la plus rigoureuse exactitude ; mais comme Minerve et Vulcain avoient un atelier commun, il y pénétra sans beaucoup de peine, et ce fut pour ce larcin qu’il fut puni. »

Il paroît que cette fable est de l’invention de Platon. Æschyle dit aussi que ce fut pour le vol du feu que Prométhée fut puni, et ce dieu se glorifie dans la tragédie de ce poëte, de s’être opposé à ce que Jupiter détruisit les hommes ; de leur avoir fait présent du feu ; de leur avoir fait connoitre l’usage des métaux ; de leur avoir appris à connoitre l’avenir par l’inspection des entrailles des victimes ; enfin, de leur avoir donné les arts et d’avoir introduit la civilisation qui en est la suite (Prométhée, 442 et suiv.). Ælien, dans son histoire des animaux (L. vi, C. 51), raconte d’après Sophocle, Ibycus et plusieurs autres poëtes, que Jupiter, pour récompenser les hommes qui lui avoient découvert le vol du feu fait à Vulcain, leur fit don d’un remède