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Lettres du 26 avril 1915


26 avril 1915.

Mon ptit Lou très chéri,

Pas de lettre de toi aujourd’hui, hier assisté à la messe, prié pour toi, on chantait et je chantais aussi

Ô miraculeuse
Qu’on raille là-bas
Aux bords de la Meuse
Garde nos soldats
Ave Ave Ave Maria
Ave Ave Ave Maria
Douce et maternelle
Vois le repentir
De la France si belle
Qui ne peut périr
Ave etc
C’est la pécheresse
Au cœur enflammé
Absous ses faiblesses
Elle a tant aimé
Ave etc

Je pensais à toi pendant qu’on chantait cela, ma toute chérie, et je pensais avec ferveur à mon ptit Lou, que je voudrais si gentille, si mignonne, comme tu mérites de l’être avec cet esprit supérieur, primesautier, français, charmant qui est le tien, ma toute chérie. Après on a chanté