Page:Apollinaire - Les Onze mille verges, 1911.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
LES ONZE MILLE VERGES

fille dont il avait rendu rose le joli cul blanc, se releva en colère en disant :

— Salop, prince des enculés, ne nous dérange pas, nous ne voulons pas de ton gros vit. Va donner ce sucre d’orge à Mira. Laisse-nous nous aimer. N’est-ce pas Zulmé !

— Oui Toné ! répondit l’autre jeune fille.

Le prince brandit son énorme vit en criant : « Comment, jeunes salaudes, encore et toujours à vous passer la main dans le derrière ! » Puis saisissant l’une d’elle, il voulut l’embrasser sur la bouche. C’était Toné, une jolie brune dont le corps tout blanc avait aux bons endroits, de jolis grains de beauté qui en rehaussaient la blancheur, son visage était blanc également et un grain de beauté sur la joue gauche rendait très piquante la mine de cette gracieuse fille. Sa poitrine était ornée de deux superbes tétons durs comme du marbre, cernés de bleu, surmontés de fraises rose-tendre et dont celui de droite était joliment taché d’un grain de beauté placé là comme une mouche, une bouche assassine.