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LES ONZE MILLE VERGES


frappé comme un ignorant. Soldats, remportez cette femme et apportez-moi une de ses compagnes dans la tente que voici : elle est vide. Je vais m’y tenir avec ce misérable Tatar. »

Il renvoya les soldats dont quelques-uns remportèrent l’Allemande et le prince s’en fut avec son condamné dans la tente.

Il se mit à le frapper à tour de bras avec deux verges. Le Tatar, excité par le spectacle qu’il venait d’avoir sous les yeux et dont il était le protagoniste, ne retint pas longtemps le sperme qui bouillonnait dans ses couillons. Son membre se redressa sous les coups de Mony, et le foutre qui jaillit alla s’écraser contre la toile de la tente.

À ce moment, on amena une autre femme. Elle était en chemise car on l’avait surprise au lit. Son visage exprimait la stupéfaction et une terreur profonde. Elle était muette et son gosier laissait échapper des sons rauques inarticulés.

C’était une belle fille, originaire de la Suède. Fille du directeur de la brasserie, elle avait épousé un Danois, associé de