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LES ONZE MILLE VERGES


en fut augmentée. Les deux pines, à peine séparées par une mince paroi, venaient se cogner du museau en augmentant la jouissance de la jeune femme qui mordait Mony et se lovait comme une vipère. La triple décharge eut lieu en même temps. Le trio se sépara et le général aussitôt debout, brandit son sabre en criant :

— Maintenant, prince Vibescu, il faut mourir, vous en avez trop vu !

Mais Mony le désarma sans peine.

Il l’attacha ensuite par les pieds et par les mains et le coucha dans un coin du fourgon, près du cadavre du petit Chinois. Ensuite il continua jusqu’au matin ses foutaisons délectables avec la générale. Quand il la quitta elle était lasse et endormie. Le général dormait aussi pieds et poings liés.

Mony s’en fut dans la tente de Fédor, on y avait pareillement baisé toute la nuit. Alexine, Culculine, Fédor et Cornabœux dormaient nus et couchés pêle-mêle sur des manteaux. Le foutre collait les poils des femmes et les vits des hommes pendaient lamentablement.

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