Page:Apollinaire - Les Mamelles de Tirésias, 1918.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée


Lacouf
Monsieur Presto il faut nous battre

Presto
Il le faut

Ils montent gravement sur la scène et se rangent au fond l’un vis-à-vis de l’autre

Lacouf
À armes égales

Presto
À volonté
Tous les coups sont dans la nature

Ils se visent. Le peuple de Zanzibar tire deux coups de revolver et ils tombent

Tirésias
qui est prêt, tressaille au bruit et s’écrie
Ah chère liberté te voilà enfin conquise
Mais d’abord achetons un journal
Pour savoir ce qui vient de se passer
Elle achète un journal et le lit ; pendant ce temps le peuple de Zanzibar place une pancarte de chaque côté de la scène

PANCARTE POUR PRESTO
COMME IL PERDAIT AU ZANZIBAR
MONSIEUR PRESTO A PERDU SON PARI
PUISQUE NOUS SOMMES À PARIS