Page:Apollinaire - Les Exploits d’un jeune Don Juan.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sœur, je fus encore plus excité et je me pressai, mais je sentis brusquement quelque chose de chaud dans le con de Berthe, je me retirai et il sortit une coulée sanglante, mélange de mon sperme et du sang produit par le déchirement de l’hymen et par la menstruation.

Nous fûmes tous deux très effrayés, mon membre était tout couvert de sang qui collait aussi à mes poils et à mes couilles.

Mais notre terreur ne connut plus de bornes lorsque nous entendîmes une voix qui disait : « Ah ! ce n’est pas mal ! les jeunes gens font une jolie conversation. » Kate se tenait près de nous.

Elle avait oublié quelque chose et on l’avait renvoyée pour le chercher. À cause de notre occupation absorbante nous ne l’avions pas entendue monter l’escalier, mais elle nous avait, paraît-il, regardés quelque temps du dehors et était entrée en ouvrant doucement la porte pendant l’extase voluptueuse de Berthe.

Son visage polisson reflétait l’excitation causée par ce qu’elle avait vu et entendu. Berthe et moi étions si étonnés que pendant quelques instants, nous ne pensâmes pas à remédier à notre désordre. Kate eut tout le temps de regarder le fort saignement de Berthe et l’affaissement de mon vit que la terreur avait fait débander.

« Lorsqu’on fait une chose pareille, dit en riant Kate, il faut avant tout fermer la porte ! » et elle alla pousser le verrou.

« Berthe, ta maman a oublié de le dire qu’on