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et commande : « En avant, marche ! » ou bien : « Halte ! » ou bien : « Par le flanc droit ou gauche », comme à l’exercice.

le confesseur : Cela ne devrait pas avoir lieu mais si vous le faites seulement par obéissance, vous ne commettez pas de péché.

ma mère : Ah ! j’ai encore quelque chose sur le cœur, mais j’ai honte de parler.

le confesseur : Il n’y a pas de péché qui ne puisse être pardonné, ma fille. Soulagez votre conscience.

ma mère : Mon mari veut toujours me prendre par-derrière et il se conduit d’une telle façon que je manque m’évanouir de honte. Dernièrement donc, je sens qu’il m’introduit son doigt, couvert de pommade, dans… dans… dans l’anus. Je veux me relever, il me calme, mais je sens bien qu’il introduit son membre. Cela m’a d’abord fait mal, mais je ne sais pourquoi, au bout d’un moment, cela me fut agréable, et lorsqu’il eut fini j’eus la même sensation que s’il eût agi par la voie naturelle. (Le reste fut murmuré à voix trop basse pour que je l’entendisse.)

le confesseur : Ceci est un péché. Envoyez-moi votre mari à confesse.

Le reste de la confession n’était pas intéressant. Bientôt ma tante prit place et j’entendis son agréable voix. Elle s’accusa, à ce que je compris, d’avoir souvent manqué la confession. Mais je fus stupéfait lorsqu’elle ajouta tout bas