Page:Apollinaire - Les Exploits d’un jeune Don Juan.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VI

Aussi doucement que possible, je pénétrai dans l’étroit couloir. J’étais en savates et je m’approchai de la cloison de bois. J’eus bientôt trouvé la place d’où l’on entendait le mieux. Le capucin s’était arrangé pour que seule la personne qui se confessait restât dans l’oratoire, tandis que ceux qui attendaient se tenaient dans la chapelle.

En conséquence, on n’avait pas besoin de parler à voix basse. Et la conversation était très distincte. Je remarquai à la voix qu’un paysan était au confessionnal. La confession devait être commencée depuis longtemps, car le capucin parla ainsi :

le confesseur : Ainsi tu dis que dans les cabinets tu joues toujours avec ton membre. Pourquoi le fais-tu, combien de temps, et cela s’est-il reproduit souvent ?

le paysan : En général, deux fois par semaine, mais parfois tous les jours, jusqu’à ce que ça