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à force de frotter, je sentis une volupté inconnue si profonde, que ma respiration en devint haletante. Je serrai plus fort mon membre à pleine main, je le relâchai, je frottai d’avant en arrière, je décalottai complètement, chatouillai mes couilles et mon trou du cul, puis je regardai mon gland décalotté, il était rouge sombre et luisait comme de la laque.

Cela me causait un plaisir inexprimable, je finis par découvrir les règles de l’art du branlage et frottai ma pine régulièrement et en mesure, si bien qu’il arriva une chose que je ne connaissais pas encore.

C’était une sensation de volupté indicible qui me força à étendre mes jambes devant moi et à les pousser contre les pieds de la table, tandis que mon corps, renversé en arrière, se pressait contre le dossier du fauteuil.

Je sentis que le sang me montait au visage. Ma respiration devint oppressée, je dus fermer les yeux et ouvrir la bouche. Dans l’espace d’une seconde, mille pensées me traversèrent la cervelle.

Ma tante, devant qui je m’étais tenu tout nu, ma sœur, les deux servantes avec leurs cuisses puissantes, tout cela défila devant mes yeux. Ma main frotta plus rapidement sur la pine, une secousse électrique me traversa le corps.

Ma tante ! Berthe ! Ursule ! Hélène !… Je sentis mon membre se gonfler et, du gland rouge sombre, gicla une matière blanchâtre, d’abord