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et de la femme. J’y trouvai aussi l’explication de la grossesse et de toutes les phases de la maternité que je ne connaissais pas encore.

Cela m’intéressait d’autant plus que la femme du régisseur était enceinte en ce moment et que son gros ventre avait vivement excité ma curiosité.

Je l’avais entendue parler de cela avec son mari. Leur appartement était au rez-de-chaussée, juste auprès de ma chambre, du côté du jardin.

Il est évident que les événements de la journée mémorable où j’avais vu la nudité de ma sœur, des servantes et des valets, ne m’étaient pas sortis de l’esprit. J’y pensais sans cesse et mon membre bandait constamment. Je le regardais souvent et jouais avec lui. Le plaisir que je trouvais à le tripoter m’incitait à continuer.

Dans le lit, je m’amusais encore à me mettre sur le ventre et me frotter contre les draps. Mes sensations se raffinaient de jour en jour. Une semaine se passa ainsi.

Un jour que j’étais assis dans le vieux fauteuil de cuir de la bibliothèque, l’atlas ouvert tout grand devant moi, à la page des parties génitales de la femme, je sentis une telle érection que je me déboutonnai et sortis ma pine. À force d’avoir tiré dessus, mon membre décalottait maintenant facilement. J’avais d’ailleurs seize ans et je me sentais complètement homme. Mes poils, devenus plus épais, ressemblaient maintenant à une belle moustache. Ce jour-là,