sais bien que tu n’es pas plus endormi que moi. Tu fais semblant. Viens ou nous nous en irons sans toi. Je n’ai pas envie de m’éreinter à te porter. Viens ! la farce a trop duré.
« Mais l’homme ne bougeait pas. Un des masques dit alors, tandis que ses compagnons se dirigeaient vers la porte :
« — Nous ne voulons pas nous embarrasser d’un fainéant. C’est jour de fête, foin des dormeurs. Il est très bien sur la table. Il ne tardera pas à se réveiller et retrouvera seul son chemin.
« — Nous ne sommes plus au temps du duc de Borso ! s’écria mon père, farceurs ! remportez-le, votre ivrogne !
« Et il s’élança derrière les masques qui, déjà, descendaient en chantant :
Notre bannière a trois couleurs :
Le vert est celle d’espérance,
Le blanc est pur comme nos cœurs,
Le rouge…
« Mais mon père revint bientôt en disant :
« — Ils n’entendent plus rien. Ils sont saouls. Allons, Attilia, apporte-nous de l’eau, on va bien le réveiller.