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de ses griffonnages de café, mais recopié par un ignorant. Ensuite, il me parla d’autre chose.



Il était l’heure pour Ernest La Jeunesse de sortir. Il m’invita à l’accompagner, et, au « Napo » où nous nous arrêtâmes, quelqu’un s’approcha de lui et lui demanda les noms des officiers de tel régiment de cavalerie. Et aussitôt M. La Jeunesse les lui récita, puis voyant mon étonnement, il m’apprit qu’il savait par cœur tout l’Annuaire militaire. Ensuite, il me rappela que peu d’années auparavant, il avait « collé », sur des questions de tactique, le ministre de la Guerre lui-même dans une discussion publique. Alors Ernest La Jeunesse dessina le portrait de ce ministre et le sien propre, et puis celui de Napoléon, et me les donna.

Il cria :

— Apportez-moi mon sabre d’enfant.

On le lui apporta, et, tour à tour, il se fit remettre pour me les montrer toutes les pièces d’un arsenal qui lui appartient