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C’était un homme complètement rasé et blond, à ce qui me parut. Les petits événements qui venaient de se produire étaient d’une apparence si mystérieuse que je n’avais plus du tout envie de rendre le papier perdu. J’étais intrigué et inquiet à la fois. Je me retournai vers le concierge et lui demandai quelques renseignements sur l’appartement en question, disant que justement je cherchais à me loger et qu’il se pourrait bien, après tout, que je m’installasse sur le boulevard. Quelques instants plus tard, je visitais en compagnie du concierge les chambres vides du troisième étage, où je ne vis rien qui parût se rapporter à l’étrange affaire à laquelle je m’intéressais. Je partis vite, ayant hâte de regarder de près ce morceau de papier qui, j’en étais sûr, devait contenir un grave secret.

Dans la rue, je ne vis pas l’homme. Comme j’y comptais, ne me voyant plus, et s’étant rendu compte du haut de son troisième que je me dirigeais par la rue de Grammont, il devait l’avoir prise et présentement pensait courir après moi et finir par me rattraper.