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quelques poules se promènent gravement. À gauche en entrant, on a entassé de singulières choses qui sont, je crois, les cerceaux des anciennes crinolines.

Cette cour est encombrée de statues. Il y en a de toutes formes et de toutes grandeurs, en marbre ou en bronze.

Il paraît qu’il y a une œuvre de Rosso ; les grands cerfs de bronze du salon de 1911 ont été apportés là et se tiennent auprès de la Fiancée du Lion, œuvre bizarre inspirée par un passage de Chamisso :

Parée de myrtes et de roses, la fille du gardien, avant de suivre au loin et contre son cœur l’époux qui la réclame, vient faire ses adieux à son royal ami d’enfance et lui donner le dernier baiser. Fou de douleur, le lion l’anéantit dans la poussière, puis se couche sur le cadavre attendant la balle qui va le frapper au cœur.

Le bâtiment de droite est une sorte de musée inconnu où l’on voit un grand tableau de Philippe de Champaigne, un Le Nain : Saint Jacques, beau tableau qui serait bien au Louvre, et un grand nombre de tableaux modernes.