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condamné, du moins prendre un autre escalier qui mène dans la cour que devait traverser le romancier et passer sous la porte qui le faisait déboucher dans la rue Berton.

On arrive, après cela, en un lieu où la rue s’élargit et où elle est habitée. On y trouve une maison adossée contre la rue Raynouard et qui la surplombe. Une vigne grimpe le long de la maison et, dans des caisses, poussent des fuchsias. À cet endroit un escalier très étroit et très raide mène rue Raynouard en face de la neuve voie qui est l’ancienne avenue Mercédès, nommée aujourd’hui avenue du Colonel-Bonnet, et qui est l’une des artères les plus modernes de Paris.

Mais il vaut mieux suivre la rue Berton qui s’en va mourant entre deux murs affreux derrière lesquels ne se montre aucune végétation, jusqu’à un carrefour où la vieille rue rejoint la rue Guillou et la rue Raynouard, en face d’une fabrique de glace qui grelotte nuit et jour d’un bruit d’eau agitée.

Ceux qui passent rue Berton au moment où elle est la plus belle, un peu avant