Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

villa moderne encaissée dans une faille du coteau. Elle paraît misérablement neuve dans cette vieille rue, qui dès le tournant, apparaît dans toute sa beauté ancienne et imprévue. Elle devient étroite, un ruisseau court au milieu, et par-dessus les murs qui l’enserrent, ce sont des frondaisons touffues qui débordent du grand jardin de la vieille maison de santé du docteur Blanche, toute une végétation luxuriante qui jette une ombre fraîche sur le vieux chemin.

Des bornes, de place en place, se dressent contre les murs et au-dessus de l’une d’elles on a apposé une plaque de marbre marquant que là se trouvait autrefois la limite des seigneuries de Passy et d’Auteuil.

On arrive ensuite derrière la maison de Balzac. L’entrée principale qui mène à cette maison se trouve dans un immeuble de la rue Raynouard. Il faut descendre deux étages et, grâce à l’obligeance de feu M. de Royaumont, conservateur du musée de Balzac, on pouvait sinon descendre l’escalier même que prenait Balzac pour aller rue Berton et qui est maintenant