Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’Elvire avait écrites à Pablo. Depuis le retour de son amant Nicolas, Elvire, après avoir rompu avec Pablo, l’avait revu et la vie s’écoulait sans heurts. Nicolas s’intéressait de moins en moins à Elvire et courait de son côté avec les petites actrices qui venaient donner des séances à l’hôpital ruritanien. Elvire en était profondément froissée et bien plus jalouse qu’elle ne disait, car elle voyait le manège de son Nicolas, tandis que celui-ci ne s’était pas aperçu des intrigues d’Elvire.

Elles lui furent révélées par la marraine de guerre d’un des officiers soignés à l’hôpital. Elle lui avait fait des avances auxquelles il avait fait un accueil incertain, car il était sorti avec elle et l’avait menée quelquefois prendre le thé rue de Rivoli. Il l’avait même présentée à Elvire qui passait maintenant la moitié de son temps à la Coupole avec son Pablo aux mains d’azur et ses amis. Mais Nicolas ne s’était jamais décidé à faire sérieusement la cour à la marraine du lieutenant Emmanuel Verde-Croya, la jolie Nicole,