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Nostradame de Salon. Le prophète se nommait Paillet et vivait vers 1880.

Ces prophéties inédites m’ont paru se rapporter à la guerre actuelle. Je les donne ici sans les commenter :

La première a trait à Anvers :

Anvers, on bâtit une tour.
Ville sauvée, un prince arrive.
Toutes tes mains à la dérive
Maigres comme un cou de vautour,

La seconde est plus claire :

Reims à l’honneur de peine en peine
Les Marniats ont délivré,
Pour qu’il brille, ton nom sacré :
Regard de roi, regard de reine.

La troisième est sibylline :

Ô ma douleur de Baccarat.
Le petit loup qui s’y dérobe.
Éclairs, éclairs au ciel pour robe
Quand Franc victoire y trouvera.

Dans la quatrième de ces prophéties, je tiens toutefois à faire remarquer l’expression énigmatique Foudunbras, fou d’un bras, qui s’applique à merveille au Kaiser,