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leurs chevelures énormes où se combinaient avec de faux cheveux en quantité étonnante, les leurs qu’elles avaient fort beaux et elles se poudraient immodérément le visage, le cou, la poitrine, les bras, avec de la poudre d’amidon. Les cinq épouses anglaises portaient royalement les diadèmes de leurs chevelures d’or rose dont les teintes d’aurore à peine différentes l’une de l’autre faisaient ressembler ces femmes, parfaitement blanches, à cinq cierges allumés.

« Les deux épouses danoises, la Russe et la Hollandaise se faisaient d’épais chignons avec les lourdes nattes de leurs cheveux, tandis que les cheveux noirs de l’Irlandaise en molles torsades faisaient ressortir la blancheur animée de son visage. Et la Française Paméla avait seule des cheveux châtains comme le pelage d’une loutre.

« Elles s’en allaient ainsi toutes quinze par les rues de la nouvelle cité où les boutiques étaient fermées parce que ce 29 septembre 1852 était un jour de grande