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des broderies, de la musique, destinés aux épouses Perciman. Ce n’étaient pour elles que divertissements, collations, promenades en voiture, séances de musique ; elles ne manquaient pas une séance théâtrale et, entre-temps, elles donnaient des soirées, où l’on parlait de littérature, de religion et des affaires du temps, des bals où l’on voyait la société la plus choisie de Salt Lake City. Trois d’entre elles étaient musiciennes. Il y avait parmi ces femmes une poétesse dont les productions paraissaient dans le Deseret Review. Elles avaient chacune leur femme de chambre, tandis que deux cuisiniers chinois et quatre valets nègres complétaient la maison.

« Lorsqu’était arrivée la dernière caravane européenne, Lubel Perciman, qui était venu examiner les émigrantes, avait jeté un regard de désir sur cette Française, Paméla Monsenergues, vêtue en matelot et qui regardait avec crânerie ceux qui venaient l’examiner. Il lui avait brutalement proposé de l’épouser, mais elle avait