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fer du Nord, à 3 mois de prison et 100 francs d’amende ; 6o  Blaise Marsouteau, relieur à Paris, à 2 mois de prison et 100 francs d’amende ; 7o  J.-B.-Jules Randon, placier en librairie à Paris, à 2 mois de prison et 100 francs d’amende ; 8o  Auguste-François Hélanie, à un mois de prison et 100 francs d’amende ; 9o  Jules-Adolphe Chauvet, commis principal à la Compagnie des Petites-Voitures, à un mois de prison et 100 francs d’amende ; et 10o  Alexandre-Frédéric Boivin, marchand d’estampes à Paris, à un mois de prison et 100 francs d’amende, lesquels ont été déclarés coupables, à différents degrés, des délits ci-dessus énoncés, par la vente, distribution, mise en vente et colportage illicite, etc.

Pour le débat de ce procès, le plus important qui ait été jugé de notre temps, en matière de livres obscènes, on peut consulter avec intérêt la Gazette des Tribunaux des 13, 30 mai et 3 juin 1865. Voir aussi le supplément du Journal Officiel en date du 7 mai 1874. On nous saura gré de reproduire ici quelques passages de la délicieuse notice consacrée à Parapilla, lors de la première édition de ce petit poème, par un auteur du temps.

Elle est tirée du tome III de l’Espion anglois, ou Correspondance secrète entre Milord All’Eye et Milord All’Ear., Londres, 1780 (10 vol.). (Cette correspondance piquante est attribuée d’ordinaire à Pidansat de Mairobert, mais, en réalité, on ne sait trop à qui en faire supporter la paternité).

« Vous désirez, Milord, que je vous régale de tems en tems, et que j’entremêle les objets politiques et sérieux des facéties dont ce pays abonde. En voici une, qui n’est pas nationale, mais qui a été francisée par un poète aimable qu’on ne m’a pu nommer. C’est une bouffonnerie ultramontaine : on reconnoît aisément aux détails le terroir d’où elle vient. Ce poème, dans son origine, s’annonçoit plus ouvertement. Il est encore intitulé, dans la première langue : il cazzo, mot fort usité chez les Italiens, en forme de juron, et que Benoît XIV avoit souvent à la bouche. On raconte qu’un jour un de ses confidens lui reprochoit d’employer ce mot sale : — Cazzo, cazzo, répondit-il, je le répéterai si fréquemment qu’il ne le sera plus. — On ne sait si c’est ce qui a fait naître l’idée au premier auteur de la plaisanterie en question. Quoi qu’il en soit, il suppose qu’un certain Rodric, ayant