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deux petits poèmes ; il les a avoués pour son ouvrage, et les a insérés dans le recueil de ses poésies, imprimé à Grenoble. Je vous le montrerais si j’avais le bonheur d’être avec mes livres à Paris. Je m’étonne que cette découverte ait échappé au P. Niceron. Il y a plusieurs années que j’en dis un mot dans une de nos conversations d’académie : c’est un fait qui ne doit plus être ignoré dans notre France. »»

« Jamet le Jeune, à qui cette lettre est adressée, est mort le 30 août 1778. C’était un homme très instruit, qui avait l’habitude d’écrire sur les livres de sa bibliothèque des remarques historiques, grammaticales, littéraires et souvent satiriques ; ce qui les fait rechercher de certains curieux.

« Claudin, libraire de Paris très connu, possédait de lui un manuscrit en 2 gros vol. in-4, intitulé Stromates. (Il app. maint. à la B. N.)…

« Moller, dans ses notes sur le Polyhystor de Morhof, attribue aussi l’ouvrage de Chorier à Jean Westrène, jurisconsulte de La Haye. C’est en vain que le P. Nicéron (t. XXXVI, p. 25) présente cet individu comme un être imaginaire : c’était, suivant M. Van Thol, un homme savant et de très bonnes mœurs, tout à fait incapable de s’occuper de la composition d’un ouvrage de ce genre. Cette famille a produit beaucoup d’hommes de lettres.

« M. Ch. Nodier a dit plusieurs fois, dans le Journal des Débats, que Camille Desmoulins était auteur d’une traduction de l’ouvrage de Chorier. Peut-être a-t-il voulu parler de l’ouvrage intitulé : Nouvelle Traduction du Meursius, etc. C’est une nouvelle édition de la traduction imprimée en 1749 pour la première fois. L’auteur n’en est pas connu. »

Citons également la notice dont Alcide Bonneau a fait précéder sa traduction :

« La supercherie littéraire dont Chorier s’était avisé, pour se mettre à couvert, en attribuant ces Dialogues à Luisa Sigea de Tolède, dont le manuscrit perdu aurait été traduit en latin par le savant hollandais Meursius, n’a pas eu un succès de bien longue durée. L’opinion, un moment égarée, n’a pas tardé à faire justice de l’assertion facétieuse qui prêtait à la vertueuse fille d’honneur de Dona Maria de Portugal une si vaste érudition en matière erotique. On fut un peu plus longtemps à revenir sur le compte de Meursius et, en plein xviiie siècle, quelques critiques étrangers