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décente de Binet (p. 252), qui n’a pas rapport au sujet. Cet exemplaire comprend, en outre, 38 ff. encartés avec volets vides et destinés à recevoir des gravures. Ces feuillets sont presque tous protégés par un papier de soie. Au verso du faux-titre on lit cette note manuscrite :

« Cet ouvrage extrêmement licencieux est de Restif la Bretonne, et cet exemplaire, peut-être unique, est précieux en ce qu’il contient des dessins originaux et deux feuilles en épreuves corrigées de la main même de l’auteur.

« M. de Palmézeaux, éditeur d’une Histoire des campagnes de Maria ou Episodes de la vie d’une jolie femme, ouvrage posthume de Restif de la Bretonne, 3 vol. in-12, annonce, page 36 du premier, que Restif de la Bretonne avait composé une Antijustine, mais que son intention avait été de ne la point imprimer et de la supprimer.

« L’annonce n’est donc pas exacte et l’existence de cet exemplaire en est la preuve. L’ouvrage, à la vérité, n’est pas complet ; mais il paraît à peu près certain, d’après les recherches qui ont été faites à ce sujet, qu’il n’y a eu d’imprimé de l’Anti-Justine que ce que contient ce volume-ci, et qu’il n’y a pas eu non plus d’autres dessins de faits que ce qu’il renferme.

« On sait que Restif de la Bretonne a imprimé lui-même plusieurs de ses ouvrages, et vraisemblablement celui-ci est du nombre. »

Restif attribue l’ouvrage à Jean-Pierre Linguet, et Monselet remarque que celui-ci s’appelait Simon-Nicolas-Henri.

Le premier dessin, à l’encre de Chine, représente un homme débraillé, au phalle gigantesque. Ce personnage coupe le cou à une morte nue. La scène se passe dans une chambre. Il y a des rideaux et l’on aperçoit la fenêtre.

Le deuxième, aussi à l’encre de Chine, représente une salle d’hôpital. Un homme étendu sur un lit montre un phalle gigantesque et pustuleux à un jeune homme à l’air effrayé, assis auprès du lit. Au-dessus du lit est suspendu un cadre où l’on voit, couchée, une femme nue. Au fond sont couchés trois malades ou trois cadavres.

Ces deux images sont intercalées dans la Première partie.

À la fin de la seconde partie on a intercalé une gravure de Binet.

Au fond, une porte s’entr’ouvre, on aperçoit à peine un homme en robe de chambre qui passe la tête. Au premier plan, une jolie