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Par jugement du Tribunal de police correctionnelle de la Seine (6e Chambre), en date du 2 juin 1865, et devenu définitif, le sieur Jules Gay, libraire-éditeur, quai des Grands-Augustins, no 41, à Paris, déclaré coupable : 1o  d’outrages à la morale publique et religieuse, ainsi qu’aux bonnes mœurs ; 2o  de ventes d’ouvrages précédemment condamnés ; 3o  de vente d’ouvrages sans nom d’imprimeur ; 4o  de vente de dessins et gravures non autorisés par l’administration ; pour avoir, en 1864 et 1865, à Paris, publié, vendu ou mis en vente, les Aphrodites et les gravures qui les accompagnent (ainsi que 17 ouvrages également immoraux), a été condamné à 4 mois d’emprisonnement et 500 francs d’amende, par application des art. 1 et 8 de la loi du 17 mai 1819, 27 de la loi du 26 mai 1819, 19 de la loi du 21 octobre 1814, et 22 du décret du 17 février 1852.

Le même jugement a ordonné la destruction des exemplaires qui ont été saisis, ainsi que celle de tous ceux qui le seraient ultérieurement (Moniteur du 8 novembre 1865).

Enfin, ce livre a encore été visé par une condamnation prononcée, le 25 février 1876, par le Tribunal correctionnel de la Seine (Affaire contre Searrieu).


« Les Aphrodites, dit Monselet, sont une association de personnes des deux sexes, association qui n’a d’autre but que le plaisir… Il y a dans les Aphrodites quelques parties dramatiques et fantasmagoriques ;… mais ce sont les parties faibles et hors de leur place, En outre, M. de Nerciat ne perd jamais l’occasion de donner son coup de griffe aux événements et aux hommes de la Révolution. »

Les Aphrodites font suite au Diable au corps.


La première édition des Aphrodites est fort rare. En voici la description :

« Les Aphrodites ou Fragments thali-priapiques pour servir à l’histoire du plaisir. Lampsaque, 1793, 8 part, petit in-8o de 800 p. et 1 planche chacune. Ces 8 parties se reliaient en 1 ou 2 vol. Les fig. sont libres. Cohen les attribue à Freudenberg. L’ouvrage est bien imprimé. Jusqu’ici il n’a été signalé que trois exemplaires de cette édition originale. Le premier a appartenu à M. Begis. La sixième figure qui manquait avait été reproduite de l’originale par le procédé Pilinski ; le deuxième exemplaire était complet, il a