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« Accordons, par ces présentes, à notre amé et féal Lemercier de Neuville, le privilège du théâtre de la principauté ; Sous condition, par notre dit sieur Lemercier de Neuville, de se conformer aux lois, règlements et ordonnances qui forment le Code civil et criminel des dits États ;

« En vertu de cet acte souverain, le dit sieur Lemercier de Neuville aura droit de haute et basse justice sur tous comédiens, comédiennes, souffleurs, machinistes, pitres, galopins, attachés à l’exploitation de son théâtre ;

« À lui seul appartient le droit de juger, recevoir ou refuser les ouvrages dramatiques qui lui seront présentés, sous réserve des réceptions déjà faites avant son entrée en fonctions ;

« Il peut, jusqu’à un certain point, jouir du droit de jambage, cuissage, culage, prélibation, cueillette, droit des vergettes, et autres apanages réputés féodaux, sur les imprudentes qui entreront dans le siège de son exploitation, alors qu’il sera dans l’exercice de ses fonctions ;

« Ledit sieur Lemercier de Neuville devra tenir le théâtre en bon état, et surtout jouir en bon père de famille, non seulement des imprudentes sus énoncées, mais de son privilège ; c’est-à-dire veiller à la conservation et à l’augmentation des décors, ne recevoir que des chefs-d’œuvre joués par des artistes hors ligne, sous peine de révocation, après décision du conseil privé.


« Au nom des quatre fils Aymon :
« par ampliation,
« Amédée Rolland,
« secrétaire.

« Scellé du sceau et enregistré,
« Edmond Wittersheim.

« Vu et légalisé,
« Jean Duboys, Camille Weinschenck. »