Poète ! Ne t’émeus pas, je reviendrai mourir comme tous les hermaphrodites. Quant à toi, les quinze signes du jugement dernier ne te ressusciteraient pas.
Tu es un mauvais prophète.
Homme ! je te le jure, tu espères trop en la pourriture.
Tu te trompes ! Je préférerais avoir été brûlé et il vaudrait mieux que tu eusses été brûlé.
Je ne suis pas un cadavre, mais un prophète glorieux.
Tu n’es qu’un hermaphrodite.
Philosophe du tombeau, pourquoi es-tu mort et pourquoi tout le monde sait-il que tu es mort ?
Je suis mort par amour.
Tu savais tout.
Me répondrais-tu mieux que les gymnosophistes ?
Ô puceau philosophe, abstiens-toi de fèves, proclame tes métempsycoses, sois vêtu de blanc, mais ne doute pas de la mort, en Occident. On conserve et on vénère ton tombeau, tu le sais, à Linde, dans l’île de Rhodes. Tu n’as pas assez voyagé.
Ai-je assez voyagé, depuis Jérusalem ?
Ô riche voyageur, je suis incirconcis et baptisé, et pourtant j’ai été à Jérusalem, mais par d’autres chemins que le chemin de la croix, et j’ai été à Rome par d’autres chemins que tous ceux qui y mènent. Tu as beau savoir sans pouvoir enseigner, tu as beau voir sans pouvoir indiquer…
Adieu !