La bien nommée est sauvée.
Elle est damnée.
La douleur attendit en vain de sphère en sphère, la sphère condamnée.
Les violateurs s’attristèrent et disparurent de la forêt profonde et obscure avec de longs cris lugubres. Sur le sol, dans la clairière gisaient les ossements épars de la violée dont les vautours avaient emporté la chair par delà le ciel mobile. Il ne resta dans la forêt profonde et obscure que quelques fées ignorantes qui cherchaient encore l’enchanteur.
S’il a été trompé, c’est justice. Il n’est point d’homme qui, à l’occasion, ne trompe même une fée.
Tu dis cela, ma sœur, à cause de Laris, le chevalier qui te trompa dans la forêt de Malverne. Hélas ! il est bon d’être trompée si l’on a été aimée.
Tu dis cela parce que tu aimes vainement Gauvain, le chevalier solaire. La dame n’a pas trompé l’enchanteur.
L’enchanteur est bel et bien trompé, le malheur est qu’il en soit mort.
Est-on certain de sa mort. La dame n’a pas reparu.
C’est peut-être elle qui est morte.
C’est possible, et ce serait tant mieux pour moi, car je voudrais que l’enchanteur me fit les yeux doux. Mais comment la dame serait-elle morte ?