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HISTOIRE DE Mlle BRION

tunes, quelque heure de nuit qu’il fût. J’aimais assez à boire, et l’aurore me trouvait souvent le verre à la main.

Je menai cette joyeuse vie jusqu’au moment où je devins mère d’un fils. M. L… n’eut rien de plus pressé que d’aller, comme père de l’enfant, se faire inscrire, à Saint-Sulpice, sur un grand livre où l’amour souvent représente et dont l’hymen fait toujours les frais. Pour faire les choses plus en règle, il voulut régaler toutes les personnes qui avaient été employées à la cérémonie. Je vis bientôt arriver chez moi marguilliers, clercs et les doyens de la confrérie des cocus : ces messieurs font preuve de cocuage comme d’autres le font de noblesse ; il faut être marié pour être reçu frère et avoir eu plusieurs femmes pour entrer dans les