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HISTOIRE DE Mlle  BRION

m’empêcha de louer son bon goût. Il lut dans mes yeux ce que j’avais eu envie de lui répondre et ce qui se passait dans mon cœur : un soupir confirma son bonheur, en annonçant ma défaite. Déjà je n’ouvrais plus les yeux que pour rencontrer les siens ; nos âmes étaient prêtes à se confondre. Moments délicieux ! jouissance précieuse ! oui, vous êtes un éclair de la divinité. Je le reconnus au feu qui me consumait. Si mon bonheur eut duré un instant de plus, mon être n’aurait pu y suffire ; le plaisir m’eût anéantie. J’ouvris enfin les yeux pour lire dans ceux de M. de R… toutes les sensations qu’il éprouvait : une tendre langueur les tenait à moitié fermés : la volupté satisfaite y était peinte. Nous fumes longtemps à nous regarder, sans avoir