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HISTOIRE DE Mlle  BRION

parût lui porter ombrage ; je crus déjà M. N… corrigé : comme il ne couchait pas tous les jours chez moi, mon amant prenait la place les jours qu’il n’y venait point. Il arriva un jour assez tard, que j’étais à table avec mon amant ; il ne parut point du tout surpris du tête-à-tête, ni formalisé de nous trouver ensemble ; il lui fit mille politesses et me caressa même plus qu’à son ordinaire ; il me dit qu’il venait prendre congé de moi, qu’il partait la nuit pour aller passer deux ou trois jours à la campagne et me quitta, en me disant qu’il aurait le plaisir de me voir dès qu’il serait de retour.

Je lui trouvai un air si vrai et si naturel dans tout ce qu’il dit, qu’il me fut impossible de démêler aucun soupçon de jalousie ; mais sa fausse aisance