quel je lui promis de gagner son argent lui fit plaisir ; il me dit qu’il serait charmé de le perdre avec moi, que je portais une figure qui lui promettait d’y réussir. Le bonhomme était fort en compliments, mais c’était tout ; je savais qu’un vieux financier devait avoir le cœur dur, mais je ne croyais pas qu’il y en eût dont l’écaille fût à l’épreuve de toutes les caresses d’une jolie femme. M. P… était un héros en ladrerie ; une statue aurait été moins insensible : le marché qu’il avait fait avait une apparence de générosité dont Mme Silvestre était dupe : c’était parce qu’il se flattait qu’on ne pourrait jamais le faire payer, qu’il avait cru ne rien hasarder à tant promettre. J’étais depuis deux heures avec M. P… et j’avoue que j’étais au bout de mon latin :
Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/135
Cette page a été validée par deux contributeurs.