Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec cinq ou six cents hommes, m’amusait beaucoup : je jouissais en illusion des droits d’un sultan au milieu de son sérail ; je ne sais, mais j’avais plus de plaisir à être libertine dans la cellule de M. D… que chez moi. L’ordre, l’espèce d’uniformité qui règne dans ces sortes de maisons que je m’imaginais déranger, les précautions qu’il fallait prendre pour jouir sans oser soupirer et pour empêcher que le lit ne fût indiscret ; la singularité, le mystère, tout semblait ajouter à mes plaisirs ; enfin, j’avais la douceur de goûter un plaisir défendu.

Je fus si souvent en retraite que tout fut découvert : le principal fut informé du sexe de son nouveau pensionnaire ; c’était une faute irréparable, une chose sans exemple, enfin un crime de lèse-