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HISTOIRE DE Mlle  BRION

que par la maîtresse de la maison. Je fus forcée de convenir qu’il était vrai que je le voyais quelquefois, que c’était un ancien ami, mais que le cœur n’y avait aucune part, et qu’il savait trop bien qu’il était le seul qui intéressât ce cœur qu’il offensait. Il me répondit qu’il croyait mon aveu sincère, que mes intentions pouvaient être fort bonnes et ma conduite droite, qu’il voulait bien croire que je savais distinguer les droits de l’amant de ceux de l’ami, mais qu’il ne voulait point de partage, sinon qu’il chercherait un cœur qui méritât le sien. Je lui promis de ne plus voir M. de C… puisqu’il lui faisait ombrage, et fus prendre, dès qu’il fut sorti, des arrangements avec Manon, pour le voir le plus souvent que je pourrais.