Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

110
HISTOIRE DE Mlle  BRION

moi, il eût tiré des conséquences, et il y avait tout à craindre d’un homme qui apprenait à raisonner juste. M. D… n’était pourtant pas sans inquiétude, ni même sans soupçon : il avait appris par la petite Berville, avec laquelle je m’étais brouillée, qu’il venait souvent chez moi un page ; il connaissait trop mon faible pour cet état ; mais en même temps il voyait l’impossibilité qu’il y avait de s’assurer de ma fidélité dans un hôtel garni, où deux cents personnes avaient le droit d’entrer à chaque instant.

Il sut déguiser ses soupçons et me proposa d’aller demeurer dans la rue du Paon : des raisons assez sages l’engageaient à me faire changer d’appartement ; il craignait, me dit-il, de rencontrer quelqu’un de connaissance dans