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histoire de Mlle brion

les jours qu’il allait en bonne fortune.

Je fus retrouver Manon et les pages, à qui je contai l’histoire qui venait de m’arriver ; il n’y eut que Manon qu’elle ne fit pas rire : elle savait qu’il était moins dangereux de tuer dix sentinelles en faction que d’insulter un prêtre à son poste. L’habit que je portais, et qui était très connu, lui faisait tout appréhender. Ses alarmes, heureusement, ne furent point justifiées, et je n’ai point depuis entendu parler de M. le militaire tonsuré.

J’attendis encore pendant quelque temps les vingt-cinq louis que M. B… m’avait promis de m’apporter. Manon, ne le voyant point revenir, me conseilla de le mettre au nombre de ces seigneurs qui ne paient que de leur protection et de leur nom, et me con-