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Ô ma jeunesse abandonnée Comme une guirlande fanée Voici que s’en vient la saison Et des dédains et du soupçon

Le paysage est fait de toiles Il coule un faux fleuve de sang Et sous l’arbre fleuri d’étoiles Un clown est l’unique passant

Un froid rayon poudroie et joue Sur les décors et sur ta joue Un coup de revolver un cri Dans l’ombre un portrait a souri

La vitre du cadre est brisée Un air qu’on ne peut définir Hésite entre son et pensée Entre avenir et souvenir

Ô ma jeunesse abandonnée Comme une guirlande fanée Voici que s’en vient la saison Des regrets et de laraison </poem>