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pières. Étroitement serrés l’un contre l’autre, nous goûtions dans cette charmante étreinte la douceur d’un paisible somme, en attendant le plus beau réveil ; en effet, mes desirs m’éveillèrent, et mille baisers préludèrent au plus joli badinage. J’étais trop coupable pour n’être pas pardonné ; Lucie, en m’embrassant, me fit jurer de ne l’abandonner jamais, et à peine eus-je prononcé ce serment frivole, que je m’échappai assez adroitement pour ne pas faire naître le moindre soupçon.

Cette heureuse intelligence se soutint pendant quelques jours ; mais tant de bonheur devait être borné dans sa durée… Lucie, toujours aimable et sensible, avait fixé mon inconstance