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même froideur de la mienne… Lucie seule avait mon cœur ; déja sa rivale commençait à murmurer, je résolus de ne pas lui donner le tems de se repentir de ce qu’elle avait fait, avant d’avoir exécuté mes projets.

Quelques avances m’avaient gagné l’amitié de ma nouvelle maîtresse ; dupe d’une fausse apparence elle me prodiguait sa confiance. J’appris qu’elle était fille d’un riche négociant qui sacrifiant ses inclinations et la voix de la nature à la fortune d’un fils qu’il chérissait exclusivement, avait forcé sa fille à végéter dans l’obscurité d’un cloître.

Sa bonté, son esprit me charmèrent, et mes empressemens, qu’elle ne pouvait apprécier, me valurent son cœur. Un soir, j’allai dans sa

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