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baisers fort innocens que j’avais la modestie de prendre pour des à-comptes sur les faveurs qu’elles devaient m’accorder un jour, quand mes forces pourraient correspondre à ma bonne volonté. Mon intelligence avait été hâtive ; depuis long-tems je savais apprécier les carresses d’une femme, et cependant, outre un baiser, ou quelques attouchemens permis, j’ignorais qu’il pût y en avoir de plus expressives. Un évènement éclaira mon ignorance ; et ne contribua pas peu à développer mon tempérament : un jour d’été (on me croyait à l’école), je fus tout-à-coup éveillé par un mouvement continu que j’eus la bonté de prendre d’abord pour un tremblement de terre, mais quelques mots entrecoupés, qui par-