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lui arrachai la lettre en la chassant pour jamais de ma maison. « Fuis, lui dis-je, vile séductrice ; vas porter ailleurs ton adresse perfide et tes conseils affreux, et débarrasse-moi pour jamais de ta fâcheuse présence » Marton, tremblante, se retira sans que j’en aie entendu parler depuis. Je rentrai dans un coin isolé de mon appartement pour y relire la lettre de mon infidelle épouse… Elle respirait une tendresse sans égale, et toutes ses expressions étaient marquées au coin du plus vif sentiment… « À minuit, disait-on, quand l’amour aura endormi l’indiscrète curiosité, venez, et vous saurez si vous êtes aimé de votre trop faible peut-être, mais très-aimante Lucie. »

Je mis en pièces ce billet funeste,