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DE M. LOYSEL.

avocats du Parlement, et des plus employés dans les consultations.

Après environ cinq années d’études, M. Loysel quitta le culiége de Prèle , et alla aux leçons publiques de Ramus, Strazel et Toumebos (Turnèbe) , qui enseignoient la langue grecque et la latine. Son dessein étoitde se donner ensuite tout entier à la médecine, comme Avis son grand-oncle : mais son père l’en détourna, en lui faisant comprendre que les médecins étoient continuellement obligés d’exposer leur vie , et qu’ils dcmeuroient toujours médecins ; an lieu qu’un avocat pouvoit parvenir, par son mérite, aux premières dignités de la magistrature. Au mois de juin de l’année 1564 , son père l’envoya à Toulouse pour y apprendre le droit. FI y alla avec M. le président de Casedien, qui éloit de la maison de du Faur, dont Gujas enseignoit alors les enfans.

Ce fut par ce magistrat que M. Loysel eut l’avantage de con-Doitre ce fameux jurisconsulte, presque égal à Papinicn. Cujas , qui avoit de la tendresse pour les jeunes enfans qui s’appliquoient à Tétude. n’eut pas plutôt connu celui-ci , qui avoit des dispositions extraordinaires pour ledroit et les belles-lettres, qu’il lui donna son amitié. Et , comme il voulut en avoir la conduite , il lui conseilla d’abord de bien étudier ses Inslilules , et de les conférer avec le grec de Théophile.

Au mois d’octobre de cette année , il suivit Cujas à Cahors , qui fut nommé docteur régent dans celle université, en la place du célèbre Govean.

De Cahors, Cujas ayant été évoqué à Bourges en l’année 1555, M. Loysel l’y suivit , et ce fut là qu’il eut la connoissance de P. Pithou, ce prodige de mérite et de vertu. Ils y devinrent compagnons d’études, et ils furent amis à un tel point, que depuis ils s’appelèrent toujours frères.

Le mérite supérieur de Cujas lui attira bientôt, à Bourges, l’envie de ses collègues. Duaren , qui y professoit avec succès , se déclara son ennemi ; et comme c’est presque toujours le mérite qui est forcé de succomber, Cujas fut obligé, en 1557, de laisser sa chaire et de venir à Paris.

M. Loysel, qui n’avoit alors que vingt et un ans, suivit toujours son maître ; il vint à Paris avec lui , mais parce que Jean Loysel son père étoit mort l’année précédente, il fut obligé d’aller, pour quelque temps , à Beauvais.

Pendant cette courte absence , Cujas fut appelé à Valence.