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DES INSTITUTES COUTUMIÈRES.

conserver une image des princî()aiix droils de rhomme en société (1). »

En effet , c’est à une époque contemporaine de l’établissement des communies, c’est-à-dire dans le milieu du XII* et au commencement du xiii* siècle, qu’on trouve les premières traces certaines de la rédaction des coutumes. Tantôt, ce sont des chartes particulières qui confirment les coutumes de telle cité. Tantôt on voit apparaître des celliers qui contiennent les coutumiers de provinces entières , telles que Champagne , Bourgogne , l’ancienne coutume de Normandie , celle d’Anjou , les anciens usages d’Amiens, les coutumes notoires du Châtelet de Paris et antres très-anciennes rédactions dont on possède encore les manuscrits (2).

Peu après, on rencontre des traités composés par d’habiles praticiens qui s’étaient adonnés de leur chef à recueillir les usages qu’ils avaient vu pratiquer. Tels ont été Pierre’ de Fontaines, sous le litre de ComciL à smi ami, et le livre de la reine Blanc/te, qui lui est égalonieni attribué et qui, dans plusieurs manuscrits, est accolé au premier ; Beaumanoir, rédacteur des coutitmes de Beawoi- (i) S’il y avait une ancienne coulume reconnue que les babitanis voulussent conserver, on leur en assurait l’usage. Exemple .- r.s//.v ci cùMueindines qiias in tempore Radul/i comiiis el predecessoritm sno~ Tum.... tenuerunl , concessimus [ V. t. XI, p. 270 ^i Recneii des ordonnances ; . Lorsqu’on adoptait la coulume d’une contrée voisine on le faisait ordinairement en ces termes : PetUione hnbiianlinm^Loniaci comuetndines ipsis concessimus. Il s’agit des habitants du Molinel, prés de Lorris. — Autre exemple : Damiis habilatoribns novœ bnsiidw deFeyrosa.... Hberlaies et consneiudines.... jiixta tenorem consitelndinis Baslidœ Marciani. T. XII, p. 376.— Rien de plus fréquent que celle forme de concessions.

{1} On pourrait en retrouver un grand nombre ; car, dit Floury, je présume que ce qui s’est fait dans un pays s est fait dans l’autre (. T/aniœl des étnd., p. 267). - Cette remarque est vraie pour la France de province à province ; elle est vraie pour l’Europe d’Ktal à Èlsil. Un tableau synchronique pour toute l’Ruropc ofTriraii des phases analogues et de curieux rapprochements.