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INTRODUCTION HISTORIQUE

la perspective d’un meilleur avenir : intuitu pietatù et pacis in posterum consei^anda^

Celle de Compiègne, en 1153, pour que les habitants pusseât se garantir des excès du clergé : ob enormitates clericorum.

Celle de Mantes, à cause de la trop grande oppression des pauvres gens : pro nimia oppressione paupe^ rum.

Le comte de Ponthieu , accordant les droits de commune aux habitants d’Àbbeville vers Tan 1130 , en donne pour motif que c’est à cause des injustices et des avanies trop souvent commises par les seigneurs terriens envers les bourgeois : propter injurias et molestias a potentibus teiTct burgensitms fréquenter illatas. Malgré les nuances qu’on peut observer dans la rédaction des différentes chartes de communes , elles ont entre elles des caractères généraux de ressemblance qu’il importe de remarquer.

Ainsi ^ par exemple, toutes abolissaient les seivitudes personnelles et les taxes arbitraires. Toutes renfermaient un certain nombre de dispositions législatives qui réglaient les principaux actes civils et déterminaient les peines des délits les plus communs , notamment des délits de police.

Toutes consacraient le principe que le choix des officiei’s municipaux appartient aux habitants. Toutes attachaient au pouvoir municipal la manutention des affaires de la commune , le maintien de la police et l’administration de la justice , soit en matière civile et criminelle , soit dans certains cas prévus par la charte. Enfin , ceci est un fait remarquable : tous ces diplômes autorisaient les officiers municipaux à faire prendre les armes aux habitants toutes les fois qu’ils le jugeraient nécessaire pour défendre les droits et les liberté^ de la