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DES INSTITUTES COUTUMIÈRES.

l’anarchie de la jurisprudence amena plus tard la rédaction des Coutumes ; — et de toutes paris eiiliu un effort immense et longtemps soutenu , pour reconstituer un pouvoir civil centrai, et le placer à l’abri de la double atteinte de rÉglise et de Faristocratie.

L’état déplorable dans lequel le peuple était tombé n’avait pu effacer, de toutes les mémoires, le souvenir des anciennes Cités A^s Gaules qui, sans préjudice de l’obéissance qu’elles devaient à l’empereur , administraient leurs affaires locales. Des magistrats de leur choix rendaient la justice sous l’autorité du gouverneur, faisaient opérer le recouvrement des impôts suivant le cadastre , qui servait de base à leur répartition , et protégeaient les citoyens contre les vexations des hommes puissants. Il était donc naturel que la pensée publique se reportât vers cet ancien ordre de choses , et désirât de s’en rapprocher. Les rois eux-mêmes ne tardèrent pas à comprendre qu’en rétablissant cette forme d’administration, ils préparaient un contre-poids favorable à la restauration de leur autorité. — Ce mouvement si remarquable dans notre histoire se produisit dans le xir siècle. Ainsi Philippe Auguste, érigeant la ville de Tournai en commune ^ déclare qu’il ne fait que la rétablir dans son état primitifs afin qu’elle puisse continuer à vivre selon les lois et usages des Cités,

Vers le même temps , la ville de Reims demanda aussi une charte de commune , pour être maintenue dans son droit de cité , dont elle conservait encore une grande partie (1).

Si quelques villes parvinrent ainsi à se constituer paci fiquement „ d’autres ne le purent qu’après de rudes com- (i) Voyez dans la collection in-4 des Documettts inédiis de l’Uisioire de France, les deux VQlumes inlitulés Archives administrai fves delaville de Reims avec la préface et les notes de M. P. Yarin.