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INSTITUTES COUTUMIÈRES.

commandement des femmes, a été attribuée par lignage et non par élection , qui est une marque de bonheur, parce qiie les élections souvent engendrent des guerres civiles, et se gouvernent ordiuairemenl par menées et brigues, où les plus uns, les plus forts, les plus riches el puissans ont ordinairement la faveur pardessus les plus généreux et plus gens de bien. Nous voyons encore aujourd’hui la lignée du roy Hugues, dit Capet, qui dure sont six cents ans en ligne masculine , qui est un témoignage très-certain de la bénédiction de Dieu , parce que peut-être n’advint jamais en royaume que la ligne masculine durât si long-temps. Lequel Hugues fut roy par vocation légitime, qui fui le consentement des princes et seigneurs et du peuple des trois ordres de France ; lorsque ceux qui restoient de la lignée de Charles-le-Grand essayèrent par tous moyens de rendre la France sujette aux Alemands , et mettre à néant cette couronne ; el qu’on eût moyen de reconnaître l’usurpation que Charles-Martel , bas Alemand , et sa postérité avoit fait de ladite couronne sur les vrais François ; et s’en venger aussi en remettant icelle couronne sur la teste dudit Hugues, descendu en droite ligne masculine des seigneurs de Saxe , auteurs et ancêtres des rois de France de la première lignée, qui avoient par vraie conquête établi cette monarchie. Cette monarchie donc, établie par les anciens François-Saxons, a été gouvernée par certaines loix qui, parla plupart, n’ont été écrites, parce que les anciens François grands guerriers et bons politiques s’adonnoient plus a faire et bien faire , qu’à dire ni à écrire. Aucunes desdites loix se trouvent écrites es constitutions anciennes de nos rois. Les autres se trouvent aussi écrites es livres coùtumiers des provinces qui ont été rédigés el arrêtés depuis le temps du roy Charles VU, qui ainsi le commanda en l’an 1453 , après avoir chassé les Anglois de France, et s’être rendu roy paisible de ce royaume , à la couronne duquel il étoil arrivé avec le surnom de petit roy de Bourges. Aussi, à bon droit, il acquit le titre de victorieux. TITRE SECOiND.

DU DROIT DE ROVAL’TÉ.

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2. ’^ Le roi n*a point de compagnon en sa majesté royale. *

Le roy est monarque et n’a point de compagnon en sa m^yesté